Roger Errera

1933–2014

« Le droit n’est pas une fin en lui-même, mais expression de valeurs en vue de l’ordonnancement de rapports sociaux au sein d’une société libre et équitable. »


Conseiller d’Etat, Roger Errera était un
« juge éclairé » et un « juriste engagé », selon l’expression de M. Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’Etat, à l’ouverture du colloque en hommage à Roger Errera, au Conseil d’Etat, à Paris, le 30 novembre 2015. Membre des sections du contentieux et de l’intérieur au Conseil d’Etat, Roger Errera a mené, tout en exerçant son métier, de multiples activités, en France et à l’étranger.

Il a régulièrement publié à partir de 1960 dans le domaine du droit public, des libertés, de l’histoire contemporaine et de l’actualité. Auteur de deux ouvrages, le premier Les libertés à l’abandon (Editions du Seuil, [1968] 1975), le second Et ce sera justice… Le juge dans la cité (Gallimard, 2013), il a aussi contribué à de nombreux ouvrages collectifs juridiques – en français et en anglais –, à des colloques et à des rencontres. Il a rédigé de nombreux rapports et il a été auditionné à plusieurs reprises par des institutions et organisations en France comme à l’étranger.

Editeur, il a fondé et dirigé, de 1970 à 2014, la collection Diaspora, aux éditions Calmann-Lévy, à Paris. Il l’avait conçue, selon ses propos en 2006, comme «… une collection d’essais de qualité consacrés à l’ensemble des aspects du judaïsme et de l’existence juive : religieux, historiques, philosophiques, politiques, littéraires et culturels. »

Citoyen engagé auprès d’intellectuels persécutés par le régime communiste en Tchécoslovaquie dès le début des années 1970, il a, en tant que juriste et expert, été consulté à partir de 1990 sur la mise en place d’institutions juridiques et judiciaires en Europe centrale et orientale, au titre de conseiller d’Etat ou à titre personnel, dans le cadre des activités des autorités européennes et d’autres institutions et organisations internationales.

Ses principaux thèmes de réflexion et d’action : la pensée libérale, l’œuvre philosophique et politique d’Hannah Arendt, le totalitarisme – les totalitarismes soviétique et nazi –, le racisme, l’antisémitisme, la politique antisémite du régime nazi en Europe et celle du régime de Vichy en France, la notion d’Etat de droit, le contrôle juridictionnel de l’administration et du Parlement, le droit des libertés publiques en général et leur constitutionnalisation, leur internationalisation, la protection internationale des droits de l’homme, la garantie des libertés – notamment liberté d’expression, liberté de conscience et d’opinion, liberté religieuse, laïcité –, le droit de la presse et la protection de la vie privée, le droit administratif français et comparé, le droit communautaire européen et le droit international, le droit des étrangers, le droit des migrations internationales et le développement du droit des réfugiés, les minorités, le lien entre droit, histoire et mémoire.


« Le droit n’est pas une fin en lui-même, mais expression de valeurs en vue de l’ordonnancement de rapports sociaux au sein d’une société libre et équitable. Lorsqu’il s’interroge sur le sens de son action – exercice nécessaire –, le juriste ne doit pas l’oublier. »

« Je vois là une occasion de réfléchir sur la nature des rapports que le juriste peut entretenir avec la société et la cité lorsqu’il décide de mettre à leur service ses connaissances et ses talents. »

(Citations extraites de l’allocution prononcée par Roger Errera à l’occasion de l’attribution – à titre étranger – de la médaille d’argent Antonín Randa par l’Union des juristes tchèques, Prague, 2004)








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